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    Ainsi jetés l'un devers l'autre
    Le lit de l'amour grand ouvert
    Des doigts des lèvres délivrant
    Des incendies de céréales
    Des oasis des trouées d'or
    Des nids dans la nuit de nos corps


    Ainsi roulés de vague en vague
    Parmi les planètes du sang
    Dérivant à l'envers du temps
    Nageurs remontant vers les sources
    Nous allons naître corps à corps
    De l'eau des neiges du néant


    Ainsi l'un de l'autre affolés
    À nous respirer nous résoudre
    À nous découdre fil à fil
    La nudité jusqu'à la trame.
    Tu m'engloutis dans ton soleil
    Je crève en toi l'oeil de la mort


    Ainsi basculés sans mémoire
    Dans cette lumière animale
    Le lait du monde cogne en moi
    Des rosées de toi s'évaporent
    Nous abordons des aubes d'îles
    Où brûle un grain d'éternité


    Jean Vasca


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    Des jeux de liens aux jeux de mains! Ses mains sur moi ! Je vis quand ses mains se posent sur moi !

    Il m'a fallu bien des errances pour enfin oser montrer ce que je suis! être moi meme au lieu d'être ce que l'on attendait de moi ! Comme dans un sketch de Dubosc ! Et oui je me levais une heure avant l'autre pour me coiffer , me rafraichir ! Nette comme une poupée au sortir de sa boite ! Genre elle est lisse et fraiche au reveil et non pas les cheveux emmelés, l'oeil vaseux comme on peut l'être le matin !
    Je voulais que l'on m'aime à tout prix, alors que je ne m'aimais pas moi même ! Je me sentais valorisée dans le regard de l'autre; Et quand il n'y a avait plus ce regard, je n'avançais plus. Je suis allée me fourvoyer dans beaucoup de perversions, de dépravations...Jusqu'à descendre si bas, si bas au fin fond des enfers qu'on se se dit que jamais on ne reverra la lumière.
    Et un jour on se lave de tout ça ! et un jour on se dit que pour expier ses fautes véritables ou imaginaires - cruel le sens exarcerbé de la culpabilité - il va falloir mener une vie simple et sans tache. Sans joie, sans peine... juste avancer en s'oubliant !
    Et puis, alors qu'on ne l'attendait pas, il y a LUI ! LUI qui me regarde, qui me voit, telle que je suis ! LUI qui m'appelle sa fée, sa princesse ! et pour une fois, la première je crois... j'entends que LUI le pense vraiment ! La lumière revient


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  • 16 heures après-midi de novembre.


     


    La lumière décline.


     


     L'angoisse monte.


     


     La peur du noir ?


     


     La peur du vide ?


     


     Les glaçons tintent.


     


    L'heure de boire.


     


    Compulsivement.


     


    Comme les bêtes qui se rassemblent autour du point d'eau.


     


    Revoir la lumière. Vite.


     


     Angoisse. Solitude. Désir ?


     


    Le soleil décline.


     


    Les voix s'éteignent.


     


    Envie de draps froissés.


     


    Peau malmenées.


     


    Yeux frippés.


     


    Envie de dormir. Envie de Partir.


     


    Le Noir.


     


    Peur.


     


    Néant.


     


    Vite. Fée électrique.


     


    Parler plus fort.


     


    Conjurer le sort.


     


    S'ébrouer.


     


    Le malaise est passé.


     


    Redécouvrir aux flammes artificielles.


     


    Faux paradis.


     


    Chacun rentre chez soi.


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  • Belle "à damner les saints", à troubler sous l'aumusse
    Un vieux juge! Elle marche impérialement,
    Elle parle - et ses dents font un miroitement -
    Italien, avec un léger accent russe.

    Ses yeux frois où l'émail sertit le bleu de Prusse
    Ont l'éclat insolent et dur du diamant.
    Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
    De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce

    Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
    N'égale sa beauté praticienne, non!
    Vois, ô bon Buridan : "C'est une grande dame!"

    Il faut - pas de milieu! - l'adorer à ses genoux,
    Plat, n'ayant d'astre au cieux que ses lourds cheveux roux,
    Ou bien lui cravacher la face, à cette femme!


    Paul Verlaine



     



    photo : Dita_Von_Teese and Alley Bagget_Spanking


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