• Vertige...

    Ce matin-là, des cernes profonds marquaient leurs visages.


    La nuit avait été longue, intense, diabolique.


    Quand ils etaient revenus, aux premiers chants d'oiseaux, leur frénésie, comme un ouragan qui balaie tout, arrache les arbres et soulève les maisons, les avait à nouveau vautrés dans la valse de leur luxure.


    Comme il lui avait ordonné, elle était là, ongles dans le coussin, visage enfouit, genoux glissant sur le cuir, cuisses bien écartees, cul bien relevé, fente bien ouverte, dégoulinante de cette folle nuit et de lui. Elle l'attendait, tremblante, au bord des cris, immobile, obscène, serrant les dents d'envies sous ses regards gourmands, femelle palpitante, chienne en chaleur, prête pour l'assaut, les rugissements et les coups de boutoir de son mêle en rût.Sur le chemin du retour, sa queue avait durcit, vibré, gonflé sous sa langue, enfouie dans la moiteur tropicale de sa bouche. Elle l'avait astiquée, lechée, sucée, lapée..lui, grognant, soufflant, haletant, l'encourageant, l'exhortant. Elle ne le lacha pas, allant et venant lentement, doucement sur son fruit mur, son baton de plaisir, s'enivrant de ses rales, s'amusant meme de sa conduite rapide et brusque à chaque coup de langue, chaque allee et venue saliveuse. Elle l'avait enfournée, voluptueusement, bien profond, tout au fond, bavante de salive et de mouille, tete calée par sa main.


    C'etait bon, si bon...


    Elle avait bien tourné ses fesses nues malgré l'espace restreint, malgre l'étau qui l'étouffait, pour ses doigts cherchants, mais il lui fallait bien passer les vitesses et éviter l'accident.....


    Il se contenta de la retrousser, bien haut, pour le bonheur des conducteurs bouche-bées, elle, génée, frustrée, trop occupée à sucer.


    Ils avaient traversé la ville ainsi, elle, exposée, affalée goulument sur sa queue, lui, affolé et ricanant du spectacle offert aux curieux.


    Elle avait gouté ses doigts chauds plus tard, en pleine rue sombre, en pleine nuit douce, manteau noir releveésur ses fesses blanches dans la nuit noire, bien enfoncés a l'astiquer, tout en marchant, l'air de rien, tranquillement, comme l'on marche au bord d'une plage un dimanche apres-midi.


    La nuit, dans les rues, les gens sont moins nombreux, mais ils ont tous des yeux de chat.


    Il s'etait amusé à mettre son cul à nu à chaque son de leurs voix, elle, se cachant sous son chapeau, y laissant sa honte, son impudeur, tête baissée, tortillant du cul, essayant de se réfugier nulle part, de soupirer ses gémissements, d'échapper à cette main fouillante, de stopper ses jus coulants, de cacher ses jarretelles au vent.


    Ce matin-la, leurs cernes s'estompèrent au fil du thé, de paroles échangées, de pensées partagées, de mets dégustés, de tabac envolé.


    Ils etaient curieusement bien ensemble, partageant ceci, cela, et les méandres de leurs ténèbres lubriques, peuplées d'âmes hurlantes, de corps entravés, de cris du passé, d'histoires mal achevées.


    C'etait doux et tendre, serein et intense, bon et chaud, délirant et bouillonnant, mouillant et bandant, si présent.


    La journee s'écoula délicieusement, fiévreusement, entremelée de leurs confidences, leurs absences, leurs urgences, leurs connivences, leurs balances.


    Doigts fouillants parmi les roses hivernantes, boules baveuses réajustees entre les passants, coups de langue au haut du belvédere, fringale repue sous la grande cascade.


    Elle enleva son fin manteau, lentement, tres lentement, defit les petits boutons du léger pull, un a un, se devétit a petits pas, se plut a lui offrir ce dessert, lancinante et ondulante, encouragée de ses yeux et ses mots gourmands.


    Sourire engageant, yeux de braise, elle lui dévoila à petite dose ses jambes gainées, son fourreau lacé, ses seins engorgeé, ses fesses dénudées, sa chatte boursoufflée.


    Une vraie chienne, une vraie salope vicieuse, comme il aime, comme elle aime.


    Il la regarda, tel le loup une brebis, regards brillants, babines retroussées, prêt a bondir en attendant le bon moment, son moment.


    A ses pieds, le sac ouvert, sac à malice, sac à delices, regorgeant de magies. Il prit son temps.


    Elle s'affola de sa patience.


    Elle dégoulina sous ses regards brulants. Elle en palpita, béante et ruisselante.


    Il prit bien son temps, à gestes lents, l'esprit galopant, elle, lui obéissant.


    Sur sa tête, il deroula la cagoule de latex noire qui la moula, l'enferma, l'emporta et, curieusement, la libéra. Magie d'un rien, de tout, de lui.


    Le monde renversé, chamboulé, transgressé, éclaté. Elle bascula. Tout s'estompa.


    Ses doigts la parcouraient, l'effleuraient, la tétanisaient.


    A ses bras, il glissa le fourreau de cuir, bras bien serrés, fourreau d'apparat, gant de sirene.


    A chaque geste, chaque laniere attachée, chaque piece réajustée, il recule, admire, satisfait, tel un sculpteur son oeuvre.


    A chacun de ses gestes, de ses pas, elle sent ses jambes se dérober, ses seins piquer, son ventre s'embraser, ses cuisses s'engluer.


    A ses chevilles, il fixa les larges bracelets cloutes, ferma le cadenas, pas entravés.


    A son cou, il enroula la large minerve de cuir noir, collier du soir, port de reine fiere, laisse ajustée..


    Doux frissons sur la nuque, là ou ses doigts croisent la peau.


    A ses lèvres juteuses et gonflées, il posa les griffes pinçantes, ensorcellantes, à la chainette tintante.


    Elle trépigne du fond de ses entrailles, pluies d'étincelles, tempetes d'équinoxe.


    Il y a tant d'electricité partagée, tant d'audace désirée, tant d'instincts dominés, tant de folies délirées..


    VERTIGE....


    La voila prête. Prisonnière. Immobile. Elle est si bien. Comme une deuxieme peau, un deuxieme elle-même. Juste un objet. Belle. Fière.


    Il recule encore, une dernière fois, pour vérifier les details, inspecter l'ensemble. Souriant, satisfait.


    Il la place, là ou il faut, là ou il la veut. C'est bien. C'est parfait.


    Une bougie à ses pieds, lumiere chancelante aux ombres mysterieuses, léchant de ses reflets la soie de ses jambes, les levres impudiques, le corps enfermé, la tete cagoulée perchée sur le collier.


    Il peut enfin en profiter pleinement, meilleur moment, cognac dégusté, volutes de fumée, fauteuil rembourré, bien installé, jambes croisées, à regarder, à admirer, longtemps, longtemps.


    Ils sont tous deux immobiles. Subjugués.


    Métamorphose de leurs esprits pervers, alchimie de leurs délires lubriques et du tremblement de toutes les ténebres de l'enfer, paradis de leurs fantasmes les plus fous, rencontre démoniaque de leurs instincts de sorciers.


    VERTIGE...


    Il la regarde, l'admire, cette chose, cet objet, cette image, immobile, si personnelle d'etre impersonnelle.


    Elle l'entrevoit, vue grillagée, ventre palpitant de son regard dévorant, fier de son oeuvre, sa statue vivante, l'âme flottant, sexe bandant.


    Encorsetée, entravée, cadenassée, pincée, cagoulée, exposée, admirée, elle s'enfonce dans les nuages, ouvre ses ailes et s'envole.


    Il la fait tourner, de trois-quarts, oui, comme ca...et admire, grand sourire...de l'autre coté, oui, magnifique..encore un peu, à gauche, à droite.


    Statue de chair, chose vibrante, image vivante, objet de plaisir, poupée de desirs.


    Elle halète, tremble.


    Elle est si bien, comme dans un bain de pétales de roses, parfumé, délicieux, envoutant, magique, aphrodisiaque.


    Il s'approche, doucement, d'une main sort du pantalon son membre dur, gonflé, arrogant, se plante devant elle, se branle lentement, queue bien en main, pour bien lui montrer, la faire chanceler, baver, hurler.


    Il ose même lui dire, goguenard......Tu veux la sucer ?


    Elle écarquille les yeux de sa vue brouillée, pour ne rien perdre de cette vision alléchante, si frustrante.


    Il se plait à la contempler sursautante, oscillante, sous le latex, salivante.


    Il en durcit davantage, sa main s'active.


    VERTIGE...


    Cercle de feu, foudre d'été. Tout tourne, voltige et explose.


    Ses doigts habiles glissent prestement dans sa chatte dégoulinante, la branlent, vite, fort.


    Elle suffoque de plaisir sous la cagoule, sous le corset, ses jus l'inondent..


    Elle, machine coulante, bandante, criante.


    Machine a jouir.


    Chienne de plaisirs.


    Il l'assied précautionneusement, bien au bord, chose chancelante, immobile, rigide, droite, coincée, ses mains chaudes lui écartent largement les jambes, les encordent aux pieds de la chaise.


    Il disparait, la laisse, la, long moment, pensées affolantes, respiration frémissante, peau haletante.


    Il revient, calmement, pas de loup, yeux brillants, bras ballants, cravache dansante..


    Il l'approche, lentement le cuir effleure, flatte, caresse, claque, sa chatte, ses cuisses, la, ici, la encore, un peu plus fort, pas trop fort, délicieusement, diaboliquement.


    Gémissements.


    Elle frémit de tout son corps, se laisse faire, impuissante, poupée docile, vacillant de son contact, si proche, si fort, si chaud. Elle est ailleurs, autre part, au-delà de son corps, elle est à lui, il en dispose.


    Avant que sa langue ne se pose sur son sexe ouvert, offert, gonflé, elle sentit son souffle s'y poser, l'emporter, la saouler. Elle recut la douceur de ses papilles chaudes comme une torture merveilleuse, un enchainement d'extase. Elle bondit, gémit, cria, jouit, encore, dans un tourbillon vertigineux. C'est bon, trop bon.


    Il la détacha, la posa, chose engoncée, rigide, en la calant dos au sol, lui releva fermement les cuisses grandes ouvertes, enfonca son pieu vivant d' un profond élan dans ses chairs hurlantes, béantes, baveuses de tant d envies de désirs fous.


    Elle sombra dans la magie délirante de ce corps qui ne lui appartenait plus en subissant les ondes fulgurantes qui le traversaient.


    Il la bourra, la défonca de toutes ses forces, elle, chose coincée, entravée, dont il explosa à voir seule la tete noire de latex bougeant de gauche à droite.


    Ils crièrent furieusement, ensemble, tous leurs cris d'orgasme venus du fond des temps, catapultés par le tourbillon de leurs vertiges.


     


    Auteur : belleisa

    Photo Arne Jahn

  • Commentaires

    1
    Senso
    Mardi 21 Novembre 2006 à 13:35
    la température
    augmente en ces lieux
    2
    Senso
    Mardi 21 Novembre 2006 à 13:35
    bonjour à la dame
    de ces lieux
    3
    Mardi 21 Novembre 2006 à 13:37
    bonjour Senso
    et merci de votre visite
    4
    martin
    Mardi 21 Novembre 2006 à 13:51
    luxure
    er perversité
    5
    Mardi 21 Novembre 2006 à 13:55
    bonjour Martin
    et bonne visite
    6
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:11
    ouh la la la la !!
    y'a au moins 50 degrés chez toi :)) bisous
    7
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:16
    bonjour lolypop
    un peu de chaleur fait du bien parfois ;)
    8
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:20
    pas trop
    tout de même, ça fait fondre les sucettes :)
    9
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:28
    le maitre
    dit " levez le doigt si vous avez quelque chose à dire "
    10
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:31
    elles n'ont pas le temps
    de fondre ici les sucettes
    11
    Mardi 21 Novembre 2006 à 15:32
    bonjour Charmi
    alors? rien à dire?
    12
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:04
    je dis tout simplement
    que les plaisirs se conjuguent toujours au présent et même parfois au subjonctif
    13
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:06
    ...
    Ce billet va très bien avec mon "je veux" sur la langue de ce matin ;) C'est le cul-te du vertige, vertige qui se prend sur les hauteurs. Là, les hauteurs du plaisir. Bises :)
    14
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:10
    Merci
    Merci pour ton mot... C'est apprécié, beaucoup.Il faut parfois, s'entraider entres soumises; parfois, les proches ne compraient pas. Tu as un site extra.
    15
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:22
    si les plaisirs ont
    aussi du futur ils sont plus que parfait
    16
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:23
    re bonjour
    New... oui je veux...
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      Commentaire :


    17
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:23
    oups
    j'oubliais la bise qui va avec :)
    18
    Mardi 21 Novembre 2006 à 16:28
    Bienvenue zleas
    j'ai eu beaucoup de plaisir à te lire.
    19
    seraphine
    Mardi 21 Novembre 2006 à 17:33
    histoire de sucettes
    de chaleur, c'est chaud chaud
    20
    Mardi 21 Novembre 2006 à 17:38
    bonjour seraphine
    c'est bon un peu de chaleur non?
    21
    Mercredi 22 Novembre 2006 à 07:57
    Bonjour
    Je viens te rendre ta visite. Il fait très chaud chez toi, c'est très joli et tes mots sont affolants, affriolants, etc...
    22
    Mercredi 22 Novembre 2006 à 08:25
    merci de ta visite Sarvane
    je reviendrai te lire
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