• 16 heures après-midi de novembre.


     


    La lumière décline.


     


     L'angoisse monte.


     


     La peur du noir ?


     


     La peur du vide ?


     


     Les glaçons tintent.


     


    L'heure de boire.


     


    Compulsivement.


     


    Comme les bêtes qui se rassemblent autour du point d'eau.


     


    Revoir la lumière. Vite.


     


     Angoisse. Solitude. Désir ?


     


    Le soleil décline.


     


    Les voix s'éteignent.


     


    Envie de draps froissés.


     


    Peau malmenées.


     


    Yeux frippés.


     


    Envie de dormir. Envie de Partir.


     


    Le Noir.


     


    Peur.


     


    Néant.


     


    Vite. Fée électrique.


     


    Parler plus fort.


     


    Conjurer le sort.


     


    S'ébrouer.


     


    Le malaise est passé.


     


    Redécouvrir aux flammes artificielles.


     


    Faux paradis.


     


    Chacun rentre chez soi.


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  • Belle "à damner les saints", à troubler sous l'aumusse
    Un vieux juge! Elle marche impérialement,
    Elle parle - et ses dents font un miroitement -
    Italien, avec un léger accent russe.

    Ses yeux frois où l'émail sertit le bleu de Prusse
    Ont l'éclat insolent et dur du diamant.
    Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
    De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce

    Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
    N'égale sa beauté praticienne, non!
    Vois, ô bon Buridan : "C'est une grande dame!"

    Il faut - pas de milieu! - l'adorer à ses genoux,
    Plat, n'ayant d'astre au cieux que ses lourds cheveux roux,
    Ou bien lui cravacher la face, à cette femme!


    Paul Verlaine



     



    photo : Dita_Von_Teese and Alley Bagget_Spanking


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    Elle jouait avec sa chatte,
    Et c'était merveille de voir
    La main blanche et la blanche patte
    S'ébattre dans l'ombre du soir.

    Elle cachait — la scélérate! —
    Sous ces mitaines de fil noir
    Ses meurtriers ongles d'agate,
    Coupants et clairs comme un rasoir.

    L'autre aussi faisait la sucrée
    Et rentrait sa griffe acérée,
    Mais le diable n'y perdait rien...

    Et dans le boudoir où, sonore,
    Tintait son rire aérien,
    Brillaient quatre points de phosphore.



    Paul Verlaine


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    Courtisans de Priape et du Père Bacchus,

    Vigoureux officiers de nocturnes patrouilles,

    Vénérables fouteurs d'inépuisable couilles,

    Experts dépuceleurs, artisans de cocus.



    Et vous garces à chienne, croupions invaincus,

    Quoi de nos braquemarts vous faites des quenouilles,

    Dame du Putanisme, agréables gargouilles,

    Vous, lâches empaleurs et chaussonneurs de crus.



    Venez tous au bordel de ces Muses lubriques :

    L'esprit qui prend plaisir au discours satyriques

    Déchargera sans doute, entendant ces accords.



    Ce livre fleurira sans redouter les flammes.

    On souffle icy des lieux pour le plaisir des corps,

    On en souffrira bien pour le plaisir des âmes.



    Claude LE PETIT

    (extrait "Bordel des Muses ou les 9 pucelles putains)

    ~ 1662 ~



    Jeune avocat de 24 ans, Claude Le Petit, étranglé au poteau, fut brûlé en place de grève le 1er Septembre 1662 après avoir eu le point coupé.

    Il avait osé commencer à faire imprimer, Le Bordel des Muses ou les Neuf Pucelles Putains, recueil des poésies Libertines.

    Mais la "renaissance" catholique était en marche : "Cette punition contiendra la licence effrénée des impies et la témérité des imprimeurs".

    Seul un exemplaire parvint (édition hollandaise) à la Bibliothèque Nationale car toutes les impressions françaises furent détruites.

    Cette réimpression hollandaise fut volé en 1850.

    Heureusement, on en avait pris des copies et il fut imprimé en 1918 deux cents exemplaires.


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    Au delà des orages
    Il y a la tendresse
    Il y a les caresses
    Il y a la sagesse
    Au delà des carnages
    Il y a le ciel bleu
    Il y a des gens heureux
    Des moments fabuleux
    Au delà des saccages
    Il y a l'Eternel
    La vie si charnelle
    Un câlin maternel
    Au delà des marécages
    Il y a l'espoir
    Une lueur dans le noir
    La fin des déboires
    Au delà des naufrages
    Il y a le soleil
    Il y a les merveilles
    Et tes lèvres vermeilles
    Au delà de la rage
    Il y a des soupirs
    des regardes de désir
    Des baisers qui inspirent
    Au delà des outrages
    Il y a la fierté
    Sans orgueil ni préjugés
    Juste la vérité
    Au delà des mirages
    Il y a la vraie vie
    Des douleurs des soucis
    Qui s'écoulent dans un cri


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