-
Par lumieredesombres le 7 Décembre 2006 à 20:57
Le temps d'être et celui d'avoir,
Le temps d'admettre et celui de savoir
Le temps de permettre et celui de donner
Le temps de commettre et celui de blâmer
Le temps de débattre et celui de craindre
Le temps de battre et celui de plaindre
Le temps de connaître et celui d'apprendre
Le temps de renaître et celui de comprendre.
Le temps de tromper et celui de regretter
Le temps de feindre et celui d'ignorer,
Le temps de geindre et celui de pleurer
Le temps d'espérer et celui d'aimer
Le temps de marcher et celui de courir
Le temps de hâter et celui de ralentir
Le temps de rabaisser et celui de maudire
Le temps de désirer et celui de haïr
Le temps d'aller et celui de venir,
Le temps de quitter et celui de guérir,
Le temps de pardonner et celui de grandir
Le temps d'élever et celui de chérir.
Donald Gunn
photo :Christian Coigny
11 commentaires -
Par lumieredesombres le 5 Décembre 2006 à 15:57
Le poète
Avant je circulais dans la vie, un amour
douloureux m'entourait: avant je retenais
une petite page de quartz
en clouant les yeux sur la vie.
J'achetais un peu de bonté, je fréquentais
le marché de la jalousie, je respirais
les eaux les plus sourdes de l'envie,l'inhumaine
hostilité des masques et des êtres.
Le monde où je vivais était marécage marin:
le fleur brusquement, le lis tout à coup
me dévorait dans son frisson d'écume,
et là où je posais le pied mon coeur glissait
vers les dents de l'abîme.
Ainsi naquit ma poésie, à peine
arrachée aux orties, empoignée sur
la solitude comme un châtiment,
ou qui dans le jardin de l'impudeur en éloignait
sa fleur la plus secrète au point de l'enterrer.
Isolé donc comme l'eau noire
qui vit dans ses couloirs profonds,
de main en main, je coulais vers l'esseulement
de chacun, vers la haine quotidienne.
je sus qu'ils vivaient ainsi, en cachant
la moitié des être, comme des poissons
de l'océan le plus étrange, et j'aperçus
la mort dans les boueuses immensités.
La Mort qui ouvrait portes et chemins.
La Mort qui se faufilait dans les murs.Pablo Neruda
(extraits: Chant général, Les fleurs du Pinataqui, p.381
Gallimard, Collection Poésie.)
3 commentaires -
Par lumieredesombres le 5 Décembre 2006 à 08:23
I
Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,
l'attitude du don te rend pareil au monde.
Mon corps de laboureur sauvage, de son soc
a fait jaillir le fils du profond de la terre.je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,
la nuit m'envahissait de toute sa puissance.
pour survivre j'ai dû te forger comme une arme
et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.
Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.
Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence!
ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.
Ô soif, désir illimité, chemin sans but!
Courants obscurs où coule une soif éternelle
et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.photo : Christian Coigny
3 commentaires -
Par lumieredesombres le 4 Décembre 2006 à 21:40
La vie qu'il donne est belle
Si demain il m'appelleSitôt j'irai vers luiQui la rend eternelleEn lui disant merci.Si enfin il me ditTu dois rester aussiUn autre grand merciSurtout pour me laisserQuand même acheverCe qui n'est pas finiOter le gris de votre vie!Chasser la poussièreVous montrer la lumière!Je vous ai donné toute ma vieUn jour vous devrez me la rendreQuand il sera las de m'attendre.Alors, je dirai, je suis prête,Plus rien vers Toi ne m'arrête.Pardon pour mes défaillancesJe crois en ta BienveillanceEtends là sur ma descendanceEt au père de celle-ci,Pour tout cela merci
2 commentaires -
Par lumieredesombres le 2 Décembre 2006 à 18:51
Ainsi jetés l'un devers l'autre
Le lit de l'amour grand ouvert
Des doigts des lèvres délivrant
Des incendies de céréales
Des oasis des trouées d'or
Des nids dans la nuit de nos corps
Ainsi roulés de vague en vague
Parmi les planètes du sang
Dérivant à l'envers du temps
Nageurs remontant vers les sources
Nous allons naître corps à corps
De l'eau des neiges du néant
Ainsi l'un de l'autre affolés
À nous respirer nous résoudre
À nous découdre fil à fil
La nudité jusqu'à la trame.
Tu m'engloutis dans ton soleil
Je crève en toi l'oeil de la mort
Ainsi basculés sans mémoire
Dans cette lumière animale
Le lait du monde cogne en moi
Des rosées de toi s'évaporent
Nous abordons des aubes d'îles
Où brûle un grain d'éternitéJean Vasca
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique