• Je suis une poupée

    Je suis une poupée
    En son et porcelaine
    Aux boucles platinées,
    Aux yeux bleus de Sèvres
    Du rose colore mes lèvres,
    Souriante, montrant deux dents.
    J'ai une robe de laine
    Et dessus un col blanc.


    Un doux soir de ¨Noël,
    On m'a mise pliée
    Sur un joli soulier,
    Rutilant et verni,
    D'une fillette ravie
    Et vêtue de dentelle.
    Près d'un petit garçon
    QUi regardait sans façon.


    Il ouvrit son cadeau,
    L'objet tant convoité,
    Une superbe auto.
    Il semblait étonné.
    Les deux jeunes enfants
    Dans un immense élan,
    Embrassèrent leurs parents
    Qui les avaient tant gâtés.


    Encore émerveillés
    De la chaude veillée
    Les enfant s'endormirent
    Dans un profond soupir.
    Puis la nuit finissante
    Me vit toute frémissante
    Prise dans un bras câlin
    A la peau de satin.


    J'aimais cette maman.
    Elle fredonnait des chants.
    Sans cesse en babillant
    Elle changeait mes vêtements.
    Elle disait des mots tendres
    Que je pouvais comprendre.
    Elle ne le savait pas
    Ne le devinait pas.


    Un jour avec son frère,
    Tous deux se disputèrent.
    Ils étaient en colère
    Pour rien , une chimère.
    M'attrapant par les bras
    On me désarticula,
    On me jeta par terre,
    Je volais en éclat.


    Le nez dans la poussière
    Les deux jambres en croix,
    Devant tant de dégâts,
    Les enfants restèrent
    Subitement sans voix.
    Un de mes yeux de verre
    D'un air étonné
    Luisait à leurs pieds.


    J'étais éparpillée.
    On a bien éssayé
    Bien sûr de me réparer,
    De me rafistoler,
    Collant ma tête brisée.
    J'étais défigurée
    Et pourtant dans mon corps
    Mon coeur battait encore.


    Mon visage fissuré
    Attendait les baisers.
    Toute endolorie,
    Sévèrement enlaidie,
    Raide, je tendais les mains
    Pour calmer un chagrin.
    L'enfant m'a dédaignée
    Puis vite, m'a oubliée.


    Tout au fond d'un placard
    Dans le silence, le noir
    Je vis dans le désespoir
    De ne pas la revoir.
    Si elle n'était pas belle,
    Sans aucune dentelle,
    Je l'aimerais quand même
    Comme je voudrais qu'elle m'aime.


    Je suis une poupée
    En son et porcelaine
    Aux boucles platinées,
    Aux yeux bleus de Sèvres
    Du rose colore mes lèvres,
    Souriante, montrant deux dents.
    J'ai une robe de laine
    Et dessus un col blanc.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 09:04
    Merci Caro
    ça me donne les larmes aux yeux de lire ça, c'est si beau, si bien écrit et tu sais que j'adore les histoire de poupées à cause d'un beau souvenir qu'il me reste...... Sur mon blog, souvent, j'ai écrit sur une poupée cassée (moi) oubliée au fond d'un placard.... Bises :)
    2
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 09:37
    C'est minouche tout plein...
    Mais je comprends le ressenti de Flo. Smack pour toi, Lume, et bijoux pour Flo.
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    3
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 10:16
    bonjour...
    c'est touchant... à vrai dire je ne sais pas trop quoi rajouter, je suis émue... très... Bonjour Mr Top au passage et Flo...
    4
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 10:57
    Bonjour LDO
    Quel beau poême, quelle histoire, magie de Noël, histoire d'amour et destin brisé. Minouche ?? C'était le nom d'un éléphant en peluche que j'avais petit ;-)
    5
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 18:15
    tu sais Flo j'ai en mémoire,
    une poupée que j'ai gardée bien longtemps meme quand elle a été abimée par le temps et les calins. Pour moi elle etait la plus belle du monde.
    6
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 18:16
    ça va faire peut etre
    sourire. Mais c'est quelque chose que j'ai ecrit il y a quelques temps deja, et en le relisant j'avoue que l'emotion est montée... c'est bete
    7
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 18:16
    Minouche
    etait le nom de mon premier chat..Sourire
    8
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 18:17
    et puis j'oubliais
    bonjour et bises à tous
    9
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 19:46
    Moi je relis
    ce soir et je suis encore plus émue que ce matin, dure journée, ça doit être ça, les larmes coulent maintenant, merci encore Caro et bises :)
    10
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 20:29
    jolie histoire.
    entre fantastique et surréalisme. on pourrait presque la chanter comme une comptine.
    11
    Vendredi 15 Septembre 2006 à 21:04
    j'avais esquissé
    quelques notes mais c'etait il y a bien longtemps
    12
    Samedi 16 Septembre 2006 à 19:38
    Et la voiture alors ?
    Joli ! Encore !
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